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372 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

et une éducation sociale suffisantes pour réagir contre la politiquerie et toutes les anarchies. Car il faut que la France vive pour queTHumanité s'élève. Fille aînée de l'Église, elle est la mère prodigieuse du positivisme.

Ce que Comte appelait la « maladie occidentale », provoquée par une « critique effrénée », « Pinsur- rection générale des vivants contre les morts », et la a destruction révolutionnaire », se caractérise sur- tout par les vaines prétentions de tous à Tautorité, aux titres, à la richesse. Nul n'est plus satisfait de ce qu'il est, nul n'est plus heureux où il est. Au lieu de fonctions à remplir, on ne conçoit plus que des droits à sauvegarder ou à conquérir. Tous les rapports en sont faussés, tout est subverti. « La soumission est la base du perfectionnement ». C'est donc, d'abord, l'humilité et la vénération que nous avons à réap- prendre. Elles n'importent pas moins à la santé du cœur qu'à l'équilibre cérébral.

Ce serait déjà quelque chose — une véritable puis- sance spirituelle — qu'un groupe d'hommes renon- çant délibérément à toute candidature, à toute dis- tinction, à tout lucre, pour se consacrer à l'éducation populaire et à l'organisation sociale. Leur tâche est bien définie. Ils n'ont qu'à s'inspirer du Maître, et par le cœur surtout. Deux entreprises possibles aus- sitôt solliciteront plus particulièrement leur dévoue- ment social : la fondation d'un Palais du peuple et celle d'un grand journal quotidien. Ceci pour avertir l'opinion publique des mensonges par lesquels on la divise, on l'égaré, on l'exploite. Cela pour arracher