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370 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

ment raisonneuse, en dissertant continuellement sur la conduite qu'ils doivent tenir ». D'autre part, il dit encore : « Soit sous le rapport intellectuel, soit sous le rapport moral, il est constaté que dans toute so- ciété régulière, les notions de bien et de mal desti- nées à diriger la conduite de chacun dans les diverses relations sociales et même dans la vie purement in- dividuelle (en tant qu'elle peut influer sur ces rela- tions), doivent se réduire à ce qui est prescrit ou prohibé par des préceptes positifs, établis et main- tenus par une autorité spirituelle convenablement organisée, et dont l'ensemble constitue la doctrine sociale directrice ».

Le savoir pour le savoir aboutit à l'absurde. Ce n'est plus la division féconde du travail, puisque aucun dogme ne relie plus les travailleurs, c'est la pulvéri- sation de la connaissance. Les pédantocrates sem- blent avoir pour idéal intellectuel la science de la fourmi, — qui sans doute connaît mieux le grain de sable qu'aucun de nos savants ne le connaîtra jamais.

Une science qui n'a d'autre fin qu'elle-même est la pire chimère.

Une explication ne termine rien, elle complique tout. D'un problème qu'on croit résolu surgissent d'autres problèmes plus complexes. L'extrême spé- cialisation dans une science en désagrège Tunité, et il n'y a qu'une grande doctrine religieuse, soit le ca- tholicisme, soit le positivisme, qui puisse discipliner la pensée scientifique et la subordonner à ce qui est plus qu'elle : le cœur ; pour la faire concourir à sa fin la plus haute : l'Humanité. ^

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