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568 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

fuser à reconstituer le pouvoir spirituel, c'est conti- nuer îi livrer le populaire aux politiciens et aux dé- magogues, à tous les éléments de corruption morale -et de dissolution sociale.

Quand il reste dans sa fonction, le cléricalisme est la garantie de toute liberté. En effet, et Auguste Comte Ta bien montré, « une loi très connue de la nature, en politique, établit formellement que le seul moyen de n'être pas gouverné, c'est de se gouverner soi-même. Elle est applicable aux masses comme aux individus, aux choses comme aux personnes. Elle si- gnifie, dans son acception la plus étendue, que moins le gouvernement moral a d'énergie dans une société, plus il est indispensable que le gouverne- ment matériel acquière d'intensité pour empêcher ' l'entière décomposition du corps social ». Si donc, actuellement, la force ne joue pas un plus grand rôle dans notre gouvernement, c'est qu'elle répugne de plus en plus à notre civilisation industrielle, et • c'est aussi que Ténergie manque. Mais elle est rem- placée par le truc, la ruse, et surtout la corruption, — qui valent moins, qui sont plus pernicieux. Et ^nous ne sommes pas plus libres !

Mais, objectera-ton, tout cléricalisme suppose des , "dogmes; que devient la liberté de penser ?

Elle reste entière, puisque les dogmes ne sont que proposés. L'opinion organisée seule doit suffire à ■contenir la divagation. L'ordre n'en exige pas plus.

Mais, enfin, dira-t-on encore, le positivisme a ses' dogmes. Oui, — parce que la pensée a ses lois, et l'af- fection ses règles. Le principe fondamental du dogme