Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/380

Cette page n’a pas encore été corrigée

366 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

théoriciens constitue une véritable monstruosité in- tellectuelle et sociale, que Tanarchie moderne peut seule expliquer et qui devient aujourd'hui le prin- cipal obstacle à la reconstitution de Tordre occiden- tal. D'après rintime dépendance, à la fois objective et subjective, qui lie tous les éléments physiques, in- tellectuels et moraux de Téconomie naturelle, son étude scientifique et logique ne saurait être scindée sans une profonde irrationalité. Aucune partie de cet ordre universel ne devient vraiment appréciable sans la conception des autres. La vie réelle a toujours be- soin de leur ensemble, qui peut seule conduire à de véritables conseils ; tandis que les savants spéciaux ne peuvent aujourd'hui fournir aux praticiens que de simples renseignements dont ceux-ci doivent même se défier ordinairement. Sans la généralité des vues, qu'on ne saurait obtenir autrement, l'abstraction théorique deviendrait habituellement une pure infir- mité mentale, aussi stérile pour le bien public que nuisible au bonheur privé. C'est à une telle étude systématique de l'ordre universel que les praticiens doivent ensuite rattacher leurs entreprises spéciales pour Tamélioration correspondante de cette éco- nomie universelle. Alors la théorie et la pratique se trouvent intimement combinées, d'après une suffi- sante harmonie entre l'esprit d'ensemble et l'esprit de détail, également indispensables à notre sagesse pour remplir dignement son office actif ».

L'un est universel et l'autre local ; celui-ci consi- dère la Patrie sous l'aspect politique ; celui-là l'Hu- manité sous l'aspect moral.