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364 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

sur la conviction et la persuasion, doit rester pure- ment modérateur, sans devenir jamais directeur ».

On sait comment les fonctions se répartissaient jadis. Le positivisme perfectionne sans changer ce que la nature sociale a spontanément fait surgir et Tempirisme entretenu : a Le pouvoir matériel est concentré chez les grands ou les riches ; le pouvoir intellectuel appartient aux sages et aux prêtres ; et le pouvoir moral réside parmi les femmes ; ils reposent respectivement sur la force, la raison et raflfection ». Les deux derniers se combinent pour former le pou- voir spirituel : le philosophe règle la vie publique, la- femme la vie privée.

Les deux pouvoirs se caractérisent réciproquement par la dénomination de Tautre. En nommant Tuii spirituel, on précise que l'autre est matériel ; en qualifiant celui-ci de temporel, on indique que l'autre est éternel.

Le pouvoir temporel ne s'exerce donc que sur œ qui est présentement. « Sans aucune autorité envers le passé qu'il connaît trop peu, ni sur l'avenir qu'il ne saurait comprendre », il ne s'inspire que du pré- sent. Il n'a qu'à maintenir la solidarité. Toutefois^ cet empirisme exige une direction morale ; a car toutes les mesures pratiques qui concernent le pré- sent doivent être connues d'après le passé et pour l'avenir ; autrement elles manqueraient à la fois de base et de but ». Cette direction morale, au con- traire, s'inspirera donc de ce qui dure et maintiendra la continuité.

« Le pouvoir religieux, dit Comte, principal organe