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CHAPITRE V — LE POUVOIR SPIRITUEL 363

Un Parlement ne connaît que la cohue électorale, et celle-ci qui ne se forme jamais qu'un jour, pour une fin personnelle, elle ne se meut que pour des pro- messes ou des profits immédiats.

Toute fonction suppose un organe. Il n'y a pas de société sans gouvernement temporel et spirituel. Seulement, ces deux pouvoirs peuvent être réunis, ce •qui entraîne le pire despotisme ; ou confondus, ce qui provoque le gâchis tyrannique que nous avons présentement et qui va s'aggravant.

Le grand principe catholique, que le positivisme loin de rejeter complète et développe, c'est la sépa- ration des deux pouvoirs. La franc-maçonnerie, sans doctrine d'ailleurs, méconnaît cette admirable divi- sion du travail social que nous devons surtout au catholicisme.

Avec le catholicisme contre la franc-maçonnerie, contre tous les partis, il y a donc à « rétablir » vrai- ment, et au plus tôt, la séparation des deux pouvoirs : « l'un qui commande les actes, l'autre qui modifie les volontés ; l'un moral, qui conseille, l'autre po- litique, qui commande ». « La prépondérance néces- saire de celui-ci, toujours fondé sur la force maté- rielle, dit A. Comte, représente l'ascendant spontané de la personnalité dans notre imparfaite nature, où les plus grossiers besoins se trouvent les plus ur- gents et les plus contenus. Sans cette irrésistible fa- talité, notre vie individuelle manquerait elle-même de consistance et de direction ; mais surtout notre existence collective ne comporterait ni caractère, ni activité. C'est pourquoi le pouvoir moral, qui repose