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CHAPITRE V — LE POUVOIR SPIRITUEL 361

guerres civiles et religieuses avaient révélé une nou- velle noblesse, frondeuse, rebelle, insurgée. Et à la fin bridée, et du coup à moitié^détruite, énervée surtout, si elle sert, c'est servilement. Quand jadis le gentil- homme chambellan, sa cuirasse délacée, préparait la chambre du roi, il était Jà aussi noble qu'aux côtés du roi combattant ou jugeant. Mais quand cette^ chambre il la para de vaniteuse inertie, il passa la-^ quais. Et le bourgeois à Taffût le supplanta... C'est le triomphe de Thomme sensible, cet aïeul de Fhu- manitaire, ce haineux des choses héroïques, qu'an- nonce déjà Fénelon. C'est le triomphe enfin du bureaucrate et du parleur, et de l'agioteur : du niveleur, pour tout dire d'un mot ».

On ne va pas contre l'opinion publique, on ne va même pas sans elle. Les élections qu'on truque ne la suppléent point. Avec un roi, elle peut n'être pa& égarée, dispersée et avilie comme elle Test, systé- matiquement, dans l'anarchie parlementaire : elle n'en sera pas moins iluctuante et dangereuse si elle n'est éclairée et guidée. C'est donc là que doit porter le premier et le plus énergique effort de reconstitu- tion socialL\ Ce qui rend le parlementarisme si nocif et ce qui le maintient malgré tout, c'est qu'il fait de ses adversaires les plus déterminés des collabora- teurs en leur inspirant une activité qui accroît la confusion. Si toutes les forces vives qui se perdent dans une vaine agitation s'employaient à une action positive, elles pourraient beaucoup. Elles pourraient tout. Au lieu de gaspiller des millions aux élections pour aggraver la fièvre politicienne qui nous mine^