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CHAPITRE V — LE POUVOIR SPIRITUEL 359

faut agir. On ne comprend la doctrine positiviste qu'en la vivant au grand jour, parce qu'il faut Tai- mer. L'exégèse du positivisme, c'est l'action.

Les royalistes nous ont dit que la presse, au ser- vice de la finance internationale, fabrique aux Fran- çais une opinion antifrançaise. D'après eux, cela est inhérent au gouvernement républicain. Pourquoi? Il n'en serait pas de même d'un roi. Pourquoi? C'est oublier que la ploutocratie est apparue sous la monar- chie qui ne lui a point été hostile; c'est oublier Thistoire. Qu'ilssereportentdoncàcequ'écrivaitAugusteComte en 1826, c'est-à-dire sous le régime panacée : « Je dois indiquer enfin, comme dernière conséquence géné- rale de la dissolution du pouvoir spirituel, rétablis- sement de cette sorte d'aristocratie moderne qui n'a point d'analogie exacte dans l'histoire, et qu'on peut désigner, à défaut d'une expression plus juste, sous le nom de ministérialisme ou de despotisme adminis- tratif. Son caractère organique propre est la centra- lisation du pouvoir poussée de plus en plus au delà de toutes les formes raisonnables, et son moyen gé- néral d'action est la corruption systématisée ». Et encore, plus tard, en nous expliquant pourquoi, en pleine désorganisation spirituelle, l'ordre politique est nécessairement rétrograde tandis que le progrès est inévitablement anarchique : « Ceux qui croient conduire ne peuvent obtenir ou conserver l'autorité que d'après une hypocrisie dégradante, oii les infé- rieurs imposent leur état aux supérieurs. Voilà com- ment, depuis que le besoin de construire est devenu prépondérant, le scepticisme, qui ne convenait qu'au