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354 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

CHAPITRE V Le Pouvoir spirituel

S'il était vrai, comme on Ta soutenu, que les dogmes théologiques fussent seuls immuables et que les principes positifs dussent être constamment remis en question par la critique, il nous faudrait admettre la fatalité de Tanarchie, c'est-à-dire de la décompo- sition sociale. Mais, au contraire, c'est l'esprit théo- logique qui est modifiable, tandis que l'esprit positif est définitif. Espérons.

On l'entend bien, il ne s'agit point d'imposer à l'opinion générale les systèmes particuliers, provi- soires, de tel ou tel penseur plus ou moins subtil, il s'agit de faire prévaloir la socialité sur la personna- lité dans les activités, les pensées et les affections, en un mot, d'organiser le dévouement. Pour cela, le positivisme est une assise. Il nous apprend, d'abord, à ne jamais sacrifier le but aux moyens.

M. Lucien Arréat nous a dit (1) que le mal est bien plus dans la corruption des mœurs et dans le relâ- chement des caractères que dans le désordre des idées. Mais c'est ceci qui a produit cela.

Auguste Comte y insiste et y revient souvent : « Le trouble des pensées a gravement altéré les senti-

(1) Enquête de la Coopération des Idées sur « le rétablisse- ment du pouvoir spirituel ».