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CHAPITRE IV — LA COOPÉRATION SOCIALE 353

stante de rame humaine; de même, pour le positi- viste, le catholicisme ne résout point le problème du mal, et donc ne prouve pas Dieu.

Mais ces deux grandes doctrines n'en sont pas moins les plus complètes, les plus vivifiantes, qui puissent satisfaire la raison et la foi, — nous enten- dons les deux ensemble, le cœur et l'esprit. Il y a plus de raison vivante et vivifiante dans le dogme touchant de l'Immaculée-Gonception que dans n'im- porte quelle théorie métaphysique.

Nous n'avons pas à nous inquiéter de ce qui l'em- portera enfin. Aujourd'hui, les croyants et les in- croyants sont à peu près également partagés et aussi désemparés. Ni ceux-là ne convertiront ceux-ci, ni ceux-ci ne doivent inquiéter ceux-là dans leur foi.

La tâche d'une ligue d'ordre sera de les récon- forter également et de les rallier au principe fixe qui leur convient.

Ne nous y trompons point; en France, actuelle- ment, il n'y a que deux disciplines possibles pour un cerveau qui se veut sain, pour une âme qui se veut forte, pour une énergie qui se veut efficace : le ca- tholicisme traditionnel pour les croyants, le positi- visme pour les sceptiques. Ils ne se peuvent réduire l'un à l'autre, et il serait mortel pour la société fran- çaise de le tenter.

Organisons donc la coopération sociale des catho- liques et des positivistes. C'est d'une pressante né- cessité.

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