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352 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

phMes, je suis venu les accomplir ». De lui aussi^ rÉvangile nous a conservé une parole qui y est restée comme une semence qui n'a pas encore germé, dont nous n'avons pas encore senti la valeur : le sabbat est fait pour Thomme et non Thomme pour le sabbat. C'est-à-dire : toutes les institutions religieuses du passé sont bonnes, mais à condition d'en saisir Tes- prit et la direction ; elles sont vénérables, à condition qu'elles soient des instruments d'expansion, d'élé- vation, d'affranchissement et non des cages de servi- tude ou des foyers de haine pour tout ce qui ne pense pas comme nous : le sabbat est fait pour rhomme et non l'homme pour le sabbat. L'Église est faite pour l'homme et non l'homme pour l'Église ».

Ce qui signifie aussi, ô Sabatierl qu'il faut laisser à cette Église toute son efficacité humaine éprouvée par les siècles. L'homme n'est pas fait pour l'exégèse^ mais l'exégèse pour l'homme.

Il n'y a que deux disciplines assez puissantes, en France, pour régler et relier les esprits et les cœurs : le catholicisme et le positivisme.

Nous savons bien que, du dehors, l'un et l'autre se peuvent discuter. Tout se peut discuter ainsi, et d'abord la vie. Mais il s'agit, précisément, de nous placer au dedans d'un ordre, de subordonner les mouvements de la pensée ou de l'énergie à l'exis- tence, enfin de nous guérir de la manie anarchique^ léthifère, de la discussion sur ce qui est nécessaire à la force et à la vie d'une société.

Sans doute, aussi, pour le catholique, le positi-- visme néglige l'aspiration vers Tabsolu, la plus