Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/363

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE IV — LA COOPÉRATION SOCIALE 349^

liques, il s'est traduit par un intense besoin de com- munion. Communion avec le passé par les travaux de Texégèse et des études historiques ; avec le pré- sent, par le renouvellement de l'apologétique et les efforts démocratiques; avec l'avenir, que l'on s'ef- force de préparer. C'est un courant inattendu de mysticisme qui traverse notre siècle et communique à ceux qui vont y boire des ardeurs, des puissances indicibles ».

Dans le rêve, voire dans Tivresse, on imagine tou- jours qu'on dispose de puissances indicibles. Le mysticisme provoque la divagation de l'imagination et de la pensée quand il n'est pas contenu par une règle d'airain.

L'esprit théologique prédispose certaines natures au mysticisme morbide. Or, ce mysticisme, malgré son apparence, n'est rien moins que religieux. Il est même volontiers anticlérical. Nous voulons dire qu'il supporte mal les autorités humaines. Ce n'est point de l'amour surexcité, surchauffé ; son fonds, c'est de l'égotisme, de l'individualisme, qu'un subjectivism sans contrepoids exaspère jusqu'à la folie furieuse. A mesure que l'esprit positif gagne, cette affection mentale tend à disparaître.

Le catholicisme est la religion théologique la plus positive. Il se méfie donc des mystiques. C'est pour- quoi il compte les plus grands. Quand ce ne sont pas des génies comme sainte Thérèse, ce sont des héré- tiques. Ceux dont elle ne peut contenir le subjecti- visme dispersif pour exalter leurs forces spirituelles^ l'Église les excommunie.