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346 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

Le Décalogue ne suffit plus à tout. Une sage alliance avec les positivistes (avec les véritables po- sitivistes religieux, non avec les vulgaires matéria- listes qui ont usurpé cette qualification), leur per- mettra de s'éclairer sur les grands problèmes so- ciaux de notre temps et leurs solutions. Dans le po- sitivisme, ils ne trouveront rien qui heurte leur conscience et ils y trouveront tout ce qui peut huma- niser leur action. Le positivisme n'est que le catho- licisme prolongé et élargi.

Une autre raison qu'ils ont pour accepter cette alliance, c'est que l'Église doit dignement renoncer à ramener à elle les esprits qui ont définitivement quitté l'état théologique. Ceux-là, il faut aussi qu'ils se rallient et se relient, et ce ne peut être que par la seule doctrine complète, le positivisme. Ces deux grandes religions, celle du passé et celle de l'avenir, doivent s'unir dans la transition présente (une tran- sition qui durera peut-être des siècles encore) pour diriger l'esprit public. Sinon, nous n'aurons que des persécutés sans énergie et des persécuteurs sans in- telligence. Les ignobles manifestations anticléricales en sont un exemple.

L'avenir réservé aux catholiques dans l'évolution sociale dépend donc d'eux-mêmes, de leur sens social.

Ils ont plusieurs dangers à éviter : le fanatisme dévot, le mysticisme déréglé, le conservatisme niais qui voudrait faire de Dieu le gardien des coffres- forts, le mirage des succès électoraux et politiques, etc. Si les catholiques savent vouloir, ils pourront