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CHAPITRE IV — LA COOPÉRATION SOCIALE 34B

cœurs, les intelligences et les âmes prennent la dis- persion, la vanité et le vagabondage pour de Tamour, de la force et de la grandeur. C'est déjà beaucoup •qu'on reconnaisse Timpérieiise nécessité de se rallier, de se soumettre et de se relier. Il ne reste plus, alors, suivant son état d'esprit, qu'à réapprendre le Caté- chisme ou à étudier le Système de politique positive.

Nous sommes en pleine déliquescence. Si nous ne nous y opposons point de quelque manière, c'est Té- croulement prochain de la civilisation occidentale, ^t d'abord l'anéantissement de sa plus parfaite ex- pression : la nation française.

Les socialistes ne peuvent que précipiter la chute.

Les catholiques peuvent mieux réagir. Le vou- dront-ils? Savent-ils? Il ne semble pas. L'Église ne défend plus assez ses fidèles contre les vagabon- dages de l'esprit et du cœur. Elle hésite entre sa réa- lité sociale et son inspiration mystique. Il n'y a pour- tant pas de plus grand miracle dont elle se puisse glorifier, et de moins contestable, que sa merveil- leuse fécondité sociale au moyen âge. Qu'elle s'in- spire de ce passé 1 Elle doit tendre de toutes ses forces à reconstituer le pouvoir spirituel pour les croyants, et en le séparant nettement de tout pou- voir temporel. Ainsi elle reprendra la direction de l'opinion publique des croyants, elle rendra aux ca- tholiques des croyances communes.

Certes, le développement industriel, la complexité sociale croissante ont modifié considérablement les conditions de l'ordre. Il y faut plus qu'au moyen âge, et les catholiques ont à s'en rendre compte.