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342 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

ceux-ci. Les positivistes qui ne trahissent point leur Maître savent que ce serait un crime social que de chercher à affaiblir TÉglise. « Ceux qui sortent du catholicisme sans se dégager de tout théologisme, dit Comte, deviennent extraordinairementindiscipli- nables, comme ceux dont l'affranchissement n'a- boutit qu'à douter ou nier. Il faut aujourd'hui sou- haiter, pour le bien public et le bonheur privé, que les âmes catholiques restent catholiques jusqu'à ce qu'elles deviennent positivistes, en évitant tout scep- ticisme ».

Un peu malgré elle, l'Église s'est dégagée enfin de toute confusion avec le pouvoir temporel. Elle peut donc reconquérir toute sa puissance spirituelle. Ainsi, l'odieuse persécution politicienne et matérialiste aura servi sa gloire. Ce qu'elle va faire en ce sens mesu- rera les forces de vivre dont elle dispose encore et qui sont probablement plus considérables qu'on ne le croit généralement et qu'elle ne le soupçonne elle-même.

Elle aurait tort, néanmoins, de persister à dédai- gner l'alliance que depuis un demi-siècle le positi- visme lui offre. Cette alliance lui est plus nécessaire qu'à lui. Elle a à se défendre, lui n'a qu'à at- tendre. D'excellents catholiques commencent à le sentir, d'ailleurs. Dans un article intitulé « le pou- voir spirituel », paru dans l'Univers^ M. Eugène Tavernier écrit : « Le monde positiviste contient un grand nombre d^esprits cultivés. Si cette force se dé- pense en suivant la direction indiquée par M. De- herme, il doit en résulter un progrès considérable