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CHAPITRE IV — LA C90PÉRATI0N SOCIALE 341

Les catholiques devraient reconnaître enfin que leur discipline théologique ne peut rien sur l'esprit positif. Or la dispersion de celui-ci met en péril la société tout entière, et donc TÉglise elle-même. M. Jean LeroUe nous affirme que : « Ni les philosophes en persuadant, ni les femmes en aimant ne nous sauveront du désarroi mental et moral. Il est à craindre même qu'ils Taugmentent » (1). M. Jean LeroUe Tentend mal, sans doute. Les forces de per- •suasion et d'amour sont les plus grandes qui soient, et celles-là mêmes qui firent la gloire de l'Église au moyen âge. Son déclin date de l'époque où elle a i voulu en employer d'autres.

Ou catholicisme ou anarchie? Non pas. Ce serait condamner au désordre tout ce qui reste en dehors de l'esprit théologique.

Une direction sociale quelconque ne saurait différer que par sa manière d'accentuer l'intensité et la vitesse des phénomènes sociaux qu'elle ordonne. De quelque dogme elle s'inspire, elle reste donc toujours dans la même ligne d'ordre et de progrès. Peut-être l'Église a-t-elle une tendance à sacrifier la vitesse à l'intensité, peut-être le positivisme incline- t-il à sacrifier l'intensité à la vitesse, il n'importe. L'essentiel est qu'il y ait une direction sociale.

Les catholiques peuvent donc concourir avec les positivistes. Nous le répétons : ceux-ci ne veulent rien sur ceux-là, et ceux-là ne peuvent rien sur

(1) Enquête de la Coopération des idées sur le « rétablisse» ment du pouvoir spirituel ».