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CHAPITRE IV — LA COOPÉRATION SOCIALE 339

A défaut de connaissances ou d'idées, c'est le plus souvent malhonnêtement, par le stupéfiant des pa- radoxes et le scandale des mots, qu'on tâche à se faire remarquer de quelques badauds ou à se faire pousser par quelques compères.

11 y aurait à constituer une ligue d'honnêtes gens qui entreprendrait une sorte de police intellectuelle et morale et qui pourrait, ainsi, être l'embryon du pouvoir spirituel dont nous avons tant besoin.

A cette œuvre de filtration et de salubrité, tous ceux qui ont un foyer d'âme fixe où ils s'animent et se relient, tous ceux qui ne sont pas des poussières errantes, des dissociés prédisposés à toutes les tur- pitudes de rinstinct ou du sophisme, et donc les ca- tholiques comme les positivistes, pourraient et de- vraient participer.

Il faut intimider les bavards outrecuidants ; il faut rappeler les esprits et les cœurs à Tordre, — ceux-là par une sage humilité, ceux-ci par Tamour.

C'est dans le prolétariat, préservé par une bien- faisante ignorance et une impulsive générosité, qu'il y a encore le plus de bon sens, et c'est lui qu'il faut garantir d'abord des folies de l'orgueil, des égare- ments de l'instruction sèche et d'une logique déré- glée. C'est aussi à la jeunesse dite cultivée qu'il fau- drait s'adresser, en lui remontrant que l'instruction est peu de chose sans l'intelligence et que l'intelli- -gence n'est rien sans le cœur. Ce sera lui inculquer ie principe vivifiant du positivisme : penser pour agir et agir par affection.

Cette œuvre de véritable éducation sociale n'est