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336 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

Français Auguste Comte. Le Catéchisme positiviste ^st aussi propre à former des caractères utiles à la société que Tœuvre tumultueuse de Nietzsche à faire s'agiter de factices sur-hommes.

Auguste Comte ne fait pas appel à la volonté. Il sait qu'elle ne fait jamais défaut dans une société * bien ordonnée. Il nous parle surtout de soumission €omme base de tout perfectionnement, il nous en- gage à rhumilité. Avec Aristote, il dit volontiers : « La principale force de la femme consiste à sur- monter la difficulté d'obéir ».

Et ainsi, toute la doctrine positiviste nous met dans la disposition d'exercer sainement notre énergie morale, et par là de la fortifier constamment.

Parce qu'elle n'est qu'un résultat social, c'est en s'oubliant que l'individualité s'accentue et c'est en oubliant la société qu'elle se nie.

Il n'est de réformes durables que par la meilleure convergence des efforts, qui nécessite des règles so- ciales plus sévères et qui impose, en conséquence, des devoirs de plus en plus complexes et une res- ponsabilité de plus en plus étendue.

Le fou est celui qui ne peut contenir son imagina- tion et conduire ses associations ; le criminel est celui qui ne peut inhiber ses impulsions nocives et refréner ses appétits de brute. L'un et l'autre sont des aliénés. C'est dire que la liberté positive est dans le déterminisme des lois et que le droit est dans le devoir.

L'intelligence ne s'affirme que par la plus sage or- donnance des notions et des concepts dans la réa-