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332 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

Ce n'est ni pour la liberté, ni pour Tindividualilé» La liberté possible n'est que dans Tordre. Des égoïsmes déchaînés s'oppriment et se ruinent. L'in- dividualité est un produit social. On ne se réalise qu'en se contenant. On ne se fait que par l'effort. Pour s'élever, il faut se soumettre d'abord. Comme le dit M""^ Daniel Lesueur : « Sans l'acceptation de la souffrance, de l'obéissance, de l'inégalité, de la discipline, on marche dans l'ombre de la mort ».

M"'^ Daniel Lesueur s'adresse surtout aux femmes. Certes, c'est du courage que de s'élever contre les sophismes qui abêtissent, la littérature qui pourrit^ la (( pitié » qui livre et de prêcher l'énergie aux femmes à qui on ne parle plus que des droits de la passion ou de la jouissance. Mais n'est-il pas, pour les femmes surtout, de meilleur, de plus efficace en- seignement que celui qu'elle nous propose. Malgré l'obscurité que l'Allemand, suivant la remarque d'Auguste Comte, prend volontiers pour de la pro- fondeur, on peut voir que Nietzsche n'a pas d'autre ressort que l'orgueil ni d'autre fin que l'admiration de soi-même, — sinon de ce qu'il est, du moins de ce qu'il s'imagine ou désire être.

Tenir bon ? Oui, certes. Mais pourquoi ?...

Nietzsche ne le dit pas. 11 invoque la volonté comme un miséreux rêve à des trésors fabuleux, — sans savoir ce qu'il en ferait. Nietzsche nous exalte pour que nous nous étonnions. Ce n'est qu'un esthète de la force. A son école, il manque l'âme.

L'héroïne de Nietzschéenne, Jocelyne Monestier, n'a qu'une énergie cérébrale toujours appliquée à se