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CHAPITRE III — l'individualisme 331

. — Cest enfin une doctrine esthétique suivant laquelle la représentation idéale des perceptions individuelles de la réalité est la fin de l'art et de la littérature, et iles combinaisons de formes, de couleurs, de sens et de mots sont les moyens.

C'est encore le contraire qui est vrai. L'art est né i d'une émotion commune, et de la volonté de l'ex- primer ou de la rappeler. M. Follin ne nous donne î que la théorie de l'art décadent. C'est dans les épo- l -ques organiques, oii le peuple n'a qu'une âme, que le |; grand art s'épanouit. L'art est la fleur de la socialité.

' « Pour éliminer toute confusion entre l'individua-

[ îisme et l'anarchisme », M. Follin ajoute enfin :

— Cest une discipline qui admet les bienfaits de Vautorité, mais seulement dans la mesure oit celle-ci est exercée par les individus les plus dignes, et volon- tairement consentie par les individus qui la subissent.

S'il y a discipline et autorité, il n'y a plus indivi- dualisme, car le propre de la discipline, c'est l'abné- gation, et le propre de l'autorité, c'est la contrainte. On ne se sacrifie que pour ce qui est plus que soi. On ne se soumet qu'à ce qui est plus que soi. Quand l'autorité doit être volontairement consentie, à chaque moment, par l'unanimité des individus qui la subissent, elle n'est plus, et ne peut plus être. Si elle pouvait être, elle serait inutile, — et les anar- chistes auraient raison.

L'individualisme est un ferment de dissolution. Avant qu'on en fît la théorie, il agissait. Tous les organes sociaux en sont atteints.