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330 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

productivité humaine, et le libre échange des produits et des services individuels est le moyen.

On le voit, M. FoUin se répète. C'est qu'il réduit tout le social à l'économique et tout Téconomique à la production. Cet économisme date de près d'un siècle. Il a maintenant sa contre-partie dans le sabo- tage ouvrier et les bombes anarchistes. Les indivi- dualismes se heurtent.

— Cest une doctrine juridique suivant laquelle la détermination des responsabilités individuelles est la fin et la liberté des contrats est le moyen. •*

Il n'y a pas de responsabilité individuelle, c'est-à- dira absolue, parce que le déterminisme est uni- versel. Il n'y a que des responsabilités «sociales, en- tendons des responsabilités relatives, par rapport à la société. Il n'y a de liberté que pour les contrats hon- nêtes, c'est-à-dire qui ne nuisent point à l'état social.

— Cest une doctrine politique suivant laq^ielle la liberté et la sécurité individuelle sont la fin, et la na- tion ou rÉtat sont les moyens.

Cela semble une gageure. On n'a jamais fait tenir en si peu de mots tant de non-sens. La liberté dé- bridée menace la sécurité. Pour garantir celle-ci, il faut nécessairement régler celle-là. Si la nation qui est l'âme de la race n'est plus qu'un moyen pour l'individu, elle se dissout, et la race disparaît. Si l'État, qui a pour fonction essentielle de faire réagir l'ensemble sur les parties, est le moyen des intérêts individuels, il se désagrège dans le parlementarisme, — il n'a aucune raison d'être.