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CHAPITRE III — l'individualisme 329

listes, par excellence, ce sont les divagations des aliénés.

— Cest une doctrine morale suivant laquelle Vaspi- ration à Uharmonie universelle est la fin de la conduite humaine^ et la liberté de la conscience individuelle est le moyen.

Si la conscience individuelle est un moyen, il lui faut s'appliquer à sa fin, — elle n'est donc plus libre. Elle l'est d'autant moins qu'une seule fin lui est prescrite : aspirer à l'harmonie universelle. Et au nom de quoi? M. Follin oublie de nous le dire.. Une harmonie est faite d'accords. 11 n'y a pas d'ac- cords sans contrainte. Harmonie universelle? On n'en demande pas tant.

— Cest une doctrine sociale suivant laquelle la sa- tisfaction des besoins individuels est la fin de la soli- darité humaine, et le libre groupement des affinités et des intérêts individuels est le moyen.

Nous rappelons que nous avons affaire à un esprit cultivé et qui s'efforce d'être clair. Mais il confond tout. La solidarité humaine est un fait social qui est la négation même de l'individualisme. Puisque nous sommes solidaires, chacun de nos actes intéresse Tensemble social. La solidarité ne saurait donc avoir pour fin la satisfaction des besoins individuels.. D'ailleurs, ce n'est que chez les animaux les plus in- férieurs qu'on peut, à la rigueur, considérer cette fonction physiologique comme une fin.

— Cest une doctrine économique suivant laquelle la satisfaction des besoins individuels est la fin de la