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328 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

organique, non réglée par une doctrine constituée^ et flottante dans une ambiance d'anarchie générale

Ici, il faut faire attention. La définition qu'oiï(t| nous présente, pour absurde qu'elle soit, dans sa lettre et dans son esprit, n'est pas négligeable, car elle reflète les actes incohérents de la plupart des Français d'aujourd'hui. Où cet intellectuel formule | une vague idéologie, dont il tiendra très peu de compte dans sa pratique sociale, la foule sent, veut et agit. Et c'est cela qui est inquiétant.

Nous examinerons brièvement la définition de M. FoUin ; mais par section.

— V individualisme est une doctrine philosophique suivant laquelle les rapports de Vindividu avec l'uni- vers sensible conditionné sont le commun dernier terme possible de toute conscience, de toute connaissance et de toute conduite humaine.

Il y a une société, il y a une espèce, — il n'y a pas un individu. 11 y a des individus : noirs, jaunes, blancs, fétichistes, théologistes, positivistes, fous, criminels, sages, etc.

Les rapports de ces individus avec l'univers sen- sible varient à l'infini, suivant leur physiologie, leur psychologie et leur sociologie. Or il n'y a de science que du général. Une philosophie directrice est une construction sociale qui exprime l'âme séculaire d'une race. Les vérités vivifiantes, — et ce sont les seules vérités, — sont de tous, et bien plus encore des morts que des vivants. Nos impressions les plus individuelles, ce sont celles de nos rêves et de nos hallucinations. Et donc, les philosophies individua-