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CHAPITRE III — l'individualisme 327

Tïisme naissant des croyances insensées. Il y eut alors, ( parmi les gnostiques, des adorateurs de Satan, du î Serpent, de Caïn, voire de Judas Iscariote.

Nous avons aussi nos Ophites, nos Caïnites, et .notre évangile de Judas est propagé avec succès. f Jusqu'ici, Tindividualisme avait été un tempéra- ment inadaptable qui se justifiait comme il pouvait par des théories imbéciles et confuses dont L'Unique et sa propriété de TAUemand Stirner est resté le plus •complet exposé.

L'individualisme d'actes brutaux est encore ré- primé parfois par la société, et Tindividualisme insi- nuant qui pénètre nos institutions pour les détruire est justement réprouvé par les moralistes.

Ce fut aussi, limité aux hommes d'affaires, et seu- lement pour paraître légitimer l'exploitation sans frein d'un prolétariat dispersé, l'évangile de la plou- tocratie.

Et voici qu'on nous en présente une définition qui, ■dit-on, « est de nature à guider et à coordonner pen- dant de longues années la pensée humaine, à mettre de Tordre et de la clarté dans l'anarchie des discus- sions contemporaines, où tous les points de vue s'en- <îhevêtrent, à relever enfin l'esprit public du scepti- -cisme et du dilettantisme qui sont la conséquence fatale de cette anarchie ».

La sincérité de l'auteur de cette définition, M. H.-L. FoUin, est certaine, comme sa bonne volonté. Voyons donc jusqu'où peut aller, sans y prendre garde, une intelligence cultivée, très logique, mais non ralliée à un point fixe, non reliée à un ensemble