Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/339

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE III — l'individualisme 325

Nous ne savons que ceci : ils s'élevaient, nous dégé- nérons ; ils étaient joyeux, nous sommes misérables; Paris était la lumière du monde, le cœur de l'huma- nité, il n'est plus qu'un mauvais lieu de plaisir ; la France était glorieuse, active, elle est honteuse, tremblante devant toutes les audaces...

Ce sont les raisons qui nous restent, s'il en est be- soin, d'accepter les devoirs dont le sens nous échappe et de les remplir passionnément.

On a dit qu'il est plus aisé de faire son devoir que de le reconnaître. Nous ne profiterons point de cette porte pour nous dérober. Nous ne choisirons pas. Ce sont tous les devoirs en bloc qu'il faut assumer, et ce sont tous les droits qu'il faut réserver. Ainsi la logique la plus spécieuse n'aura pas raison du cœur.

(( L'esprit n'est pas destiné à régner, a dit Auguste Comte, mais à servir; quand il croit dominer, il rentre au service de la personnalité, au lieu de se- conder la sociabilité, sans qu'il puisse nullement se dispenser d'assister une passion quelconque. En effet, le commandement réel exige par dessus tout de la force, et la raison n'a jamais que de la lumière ; il faut que l'impulsion lui vienne d'ailleurs ».

Exaltons l'affection.

Il n'est pas d'autre moyen de salut que celui du devoir, du plus grand, du plus dur.

On nous invente et on nous offre chaque jour des dispenses nouvelles, on proclame à tous les carre- fours des droits nouveaux : il nous faut, au contraire, remettre en vigueur tous les devoirs, même les plus désuets, — pour n'en pas omettre.