Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/337

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE III — l'individualisme 323

Là-dessus, voici tout ce que trouva à répondre M. Harduin :

« Dans Targumentation de M. Bourget, cette asser- tion, présentée comme indiscutable, m*a frappé : (( Le divorce, dit M. Bourget, est mauvais pour (( nous. Français, et nous devons y renoncer, parce « la loi d'évolution est une des formes de la loi de «, constance lumineusement affirmée par M. Quin- (c ton ». Si donc, madame, vous avez pour mari, un chenapan odieux, il faut indissolublement rester liée à lui, par respect pour les théories de M. Quinton. De même, vous, monsieur, au cas oii vous auriez épousé Messaline en personne, dites-vous que la loi de constance vous fait un devoir de laisser votre femme traîner votre nom dans tous les bouges.

« L'un et l'autre, renoncez à vous créer un foyer. Pour vous, pas de famille, pas d'enfants ; vivez iso- lés. Ainsi le veut M. Bourget, flanqué de M. Quinton, inventeur d'un sérum entrant dans la catégorie de ces nombreux remèdes dont il faut se hâter de prendre pendant qu'ils guérissent ».

Décidément, ce journaliste était mieux instruit des cours de la Bourse que des questions sociales, et le malheur est qu'il écrivait précisément, comme la plupart de ses confrères, sur ce qu'il ignorait le plus.

Ce serait assez inoffensif, d'ailleurs, si la contre- éducation permanente du système parlementaire ne préparait point les lecteurs de journaux à se laisser diriger par les spirituelles bourdes des chroniqueurs à la mode plutôt que par les fortes raisons des pen- seurs.