Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/332

Cette page n’a pas encore été corrigée

318 TROISIÈME PARTIE — LA GRISE MORALE

lide de la race, rintuition claire, le bon sens pra- tique, qui sont le génie et Tintelligence populaires, ni les caractères au surplus. Mais ce n'est là qu'une des manifestations de notre désocialisation, et non . la cause.

C'est le système parlementaire universalisé qui est la cause principale du mal dont nous languissons. C'est lui qui infecte tout Torganisme.

Il en est qui accusent plutôt les idées, l'irréligion. C'est ne s'en tenir qu'aux apparences. Ce sont des obligations morales de la foi dont on se débarrasse bien plus que de la foi elle-même. Et ce qu'on cherche j dans la démagogie et le matérialisme^ ce sont des facilités personnelles bien plus que la justice et la î vérité. Les théories ne viennent qu'après coup, pour expliquer — et excuser — les actes. Aujourd'hui, on met en théorie le vol, l'assassinat, la trahison, la lâ- cheté, la prostitution. C'est le plus sûr résultat de l'instruction sèche du livre de donner cette aptitude dangereuse au sophisme, habile justificateur des pires défaillances. Attachons moins d'importance aux pa- radoxes qu'aux gestes inquiétants. Et ceux-ci sont favorisés, déterminés, provoqués même par la fièvre politicienne qui exténue le pays.

L'état d'esprit de nos instituteurs, égarés par une logique absolue, quoique insuffisamment éclairée, surtout insuffisamment vivifiée par l'âme, est devenu un péril national. A qui la faute ? M. George Duruy nous le dit, dans son livre École et Patrie : « Les politiciens qui, depuis trente ans, travaillent à per- vertir et à corrompre des hommes qui, sans eux,