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CHAPITRE II —- LA DÉCOMPOSITION MORALE 315

tien peut préparer la reconstitution possible. Là est la tâche essentielle à laquelle doivent s'employer les hommes de cœur et d'intelligence.

Et c'est à ceux-ci seulement que nous nous adressons.

En dehors des partis, au-dessus, inaugurons le grand pouvoir spirituel qui assume d'organiser et de diriger l'opinion publique, et pour cela, d'abord, acceptons franchement les conditions de désintéres- sement entier que cette mission impose.

Soyons avec la masse afiective, toujours, même dans ses égarements, et pour la ramener. Aidons sincèrement les prolétaires à s'incorporer à la so- ciété, à organiser, dans les mutualités, les coopéra- tives, les syndicats, les universités populaires, leurs libertés politiques et sociales. Ne laissons pas à la seule démagogie le prestige de Tamour social.

De toutes parts, à l'anarchie qui détruit, opposons l'action positive qui construit. Si médiocres que puissent être, sous un régime de dispersion systé- matique, nos éditlces, ce sont les seuls qui, solide- ment fondés, ne seront pas emportés par la tour- mente prochaine.

On le sait de reste, ceux qui se voueront à cette tâche austère ne seront jamais nombreux, car il faut renoncer décidément aux succès ordinaires qui se marquent par les acclamations, les places, les dis- tinctions et l'argent. Il n'importe ; ce sont quelques justes seulement qui sauvent les Cités maudites.

Pour être de ces justes, ou plutôt de ces sages, il faut que notre vie soit une prière constante, nous