Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/325

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPfTRE II — LA DÉCOMPOSITION MORALE 311

et alors il n'a j3lus qu'à se brûler la cervelle. C'est ce qu'il fait, parfois, et de plus en plus, comme on^ Ta vu.

Et c'est là un énorme progrès, paraît-il, puisque des fonctionnaires universitaires peuvent écrire, à Theure présente : « Les maîtres d'école », les « ré- gents » de l'ancien temps ne manquaient ni de dé- vouement ni d'adresse, et ils sont arrivés à des ré- sultats bien inférieurs à ceux qu'obtient de nos jours l'instituteur du moindre hameau ».

Nous applaudissons, néanmoins, à la campagne contre la pornographie. Elle ne pourra rien contre la pourriture sociale, sans doute ; mais elle préser- vera peut-être quelques enfants du peuple d'un ap- prentissage trop précoce du vice, elle gardera un peu notre dignité à l'extérieur.

Il y a plus. On fait appel à l'opinion publique : cola fera mieux sentir combien il importe de la réor- ganiser en lui donnant une sage direction. Les Ligues des philanthropes et moralistes ne sont que les dé- bris impuissants du pouvoir spirituel. Peut-être s'en apercevra-t-on un jour.

Il y a mieux encore. Si ceux qui ont entrepris cette campagne sont sincères et intelligents, comme on le doit supposer, ils seront entraînés, par la lo- gique même de leur activité, à commencer une réac- tion heureuse contre les principes dissolvants qui ont déterminé la pourriture sociale dont la porno- graphie n'est qu'une des purulences.

Certes, la vie n'a jamais été plus facile, le calme apparent plus complet, et toutes les licences moins