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CHAPITRE II — LA DÉGOMPOSlTIOxN MORALE 309

rompu. Tout ce qui pouvait rallier est conspué. On proclame que les individus sont libres, qu'ils n'ont plus que des droits et qu'il n'y a qu'une autorité, celle du nombre. Ou il faut accepter franchement ces principes dissolvants jusqu'à la fin de tout, ou, si Ton veut vivre, il faut réagir et reconstituer la so- ciété dissoute.

On n'a pas — sauf quelques exceptions tératolo- giques — la vocation de la pornographie ; on ne se résout à un tel métier que par la faim et par le lucre. C'est la demande qui, d'abord, provoque Toffre. Voilà une précieuse indication : examinez l'étalage des libraires, et concluez. Le nombre est évidem-

\ ment pour la pornographie. Respectez donc la loi

jque vous vous êtes donnée, ou coalisez-vous, dès lors, pour la chambarder. La politique du suffrage universel a pour corollaire Part et la littérature du

I suffrage universel. Ploutocratie implique pornocratie. Si vous réprouvez celle-ci, ô bons philanthropes et

moralistes ! il vous faut, avec nous, condamner

celle-là, — combien plus pourrissante.

La corporation, en organisant le travail, donnait l'orgueil de l'œuvre produite. Elle avait institué une

I morale professionnelle. On ne travaille plus que

1 pour l'argent. Les économistes ont enseigné qu'il n'y avait qu'un devoir : gagner le plus d'argent possible. Pour de telles leçons, on est toujours sûr d'avoir de

I brillants élèves qui dépassent leurs maîtres. Nous en sommes au sabotage : le plus mauvais travail pour le plus fort salaire. Il n'y a plus que des saboteurs,

\ en haut et en bas, partout.