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304 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

bliquemont, au rapprochement des sexes, est encore €e qu'il y a de plus sain, et donc de moins immoral?

La définition de M. l'abbé Sertillange serait meil- leure : (( La pornographie est tout ce qui trouble la chair ». Mais à qui ? Il y a des maniaques que les gravures de modes excitent beaucoup plus qu'une eau-forte de Rops.

Nous aimons mieux celle de M. Bérenger : « La pornographie, c'est tout ce qui peut corrompre l'en- fant », c'est-à-dire toutes les saletés qui sont expo- sées dans la rue et mises sous les yeux des enfants. On s'y peut tenir pratiquement. Mais là M. Pourésy proteste : <( Si cette thèse était admise en droit cor- rectionnel, dit-il, il y aurait bien peu de pornogra- phie publique à condamner, car la plupart des pro- ductions obscènes sont heureusement incomprises de la plus grande majorité des enfants ». Il ne s'agit pas de minorité ni de majorité, mais de possibilité. Il ne s'agit pas, noli plus, de tracasser et de condamner, mais défaire œuvre d'assainissement utile.

M. Pourésy nous cite cet exemple bizarre : « Il y a quelques mois seulement, un homme d'une cinquan- taine d'années, me disait : « On fait bien de défendre les enfants contre les pornographes, mais nous, hommes, nous avons besoin que l'on nous défende aussi. Nous avons trop d'occasions de nous cor- rompre : les tentations, les excitations à la sensua- lité sont trop puissantes et trop nombreuses dans notre vie privée. Il faut qu'on supprime aussi pour nous ces appels aux passions sexuelles que la porno- graphie impose à nos regards dans les rues ». N'en