Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/315

Cette page n’a pas encore été corrigée

CHAPITRE II — LA DÉCOMPOSITION MORALE 301

dans son livre, Peine de mort et criminalité : « Pajot estimait qu'il y avait plus d'avortements que d'accou- -chenients... Il y a 150 sages-femines à Lyon. Une sage-femme nous raconte qu'elle voit à peu près trois avortements par semaine, ce qui fait environ 150 par an. Prenons une moyenne. Nous pouvons admettre que, sur 150 sages-femmes, il y en a 100 qui obser- vent 100 avortements par an, soit 10,000. Nous sa- vons, d'autre part, qu'il y a à Lyon de 8,000 à 9,000 naissances par an. Donc, il y a plus d'avortements que de naissances».

On peut s'en tenir là. Cette fois, c'est bien la fin de tout. Allons-nous l'accepter?

La pourriture sociale s'étend et pénètre chaque Jour davantage. On ne peut plus se refuser à la voir sous tous ses aspects : la prostitution, le proxénétisme, le jeu, Talcoolisme, les multiples formes de la dé- bauche, grossière et élégante, la pornographie, etc. Les esprits les plus obstinément optimistes s'in- quiètent.

Des hommes de bien s'élèvent aujourd'hui parti- culièrement contre la pornographie. Associons-nous à leur vertueuse protestation. Il y a l'enfance à pré- server, d'abord, la pudeur féminine à défendre, la dignité française à soutenir. Il y a la vilenie, la niai- serie, la bestialité à contenir.

Dans un congrès qui a tenu ses séances à Paris, €n 1908, on a vigoureusement dénoncé l'audace des exploiteurs de la pourriture sociale.

Rien de mieux, certes.

Les philanthropes et les moralistes sont de bonnes