Page:Deherme - La Crise Sociale.djvu/310

Cette page n’a pas encore été corrigée

296 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

Des principes se peuvent discuter. La pourri- ture et rincohérence parlementaires se manifestent assez par notre impuissance au Maroc, les affaires politico-financières, liquidations, Chartreuse, Ro^ chette, Marix, fournitures militaires et autres, la révolte des fonctionnaires, etc., pour qu'il soit né- cessaire d'y insister. Nous n'en avons pas fini avec les scandales, les hontes et les désastres de ce ré- gime (1).

Le mal ne se peut contester. Les faits sont là. Nous- citerons les plus graves : la criminalité qui s'étend jusqu'à provoquer la désagrégation sociale, le di- vorce qui dissout la famille, la dépopulation qui livre la nation.

Dans la Revue des Deux-Mondes, M. Henri Joly écrivait dernièrement :

(( La statistique qui vient de paraître et qui donne une récapitulation des années allant de 1901 à 1905,

(1) Le Temps, qui est obstinément ministériel, et donc aussi optimiste qu'un haut fonctionnaire, en arrive à dire, au sujet des boucheries militaires :

(( Commerce local, presse locale, intérêts locaux : c'est tou- jours le même adjectif qui revient dans cette histoire véri- dique. Ajoutez-y les représentants locaux, qui interviennent auprès des pouvoirs publics en faveur de la viande malsaine, et vous avez tous les éléments d'un diagnostic complet, vous connaissez le mal dont nous souffrons : c'est la ligue des inté- rêts particuliers contre l'intérêt général. Ah ! l'on disserte sur la crise du parlementarisme ; et nous avons publié, l'autre jour, une consultation de M. Poincaré sur ce sujet. Mais le mal est plus profond qu'on ne croit, et les remèdes que l'on propose sont bien anodins. Le mal, c'est l'impunité ou la protection de la fraude; c'est le gaspillage des ressources de la nation. C'est le triomphe du braconnier sous toutes ses formes. C'est 1©