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CHAPITRE I — LA FEMME ET LE POSITIVISME 293

extravagantes, scandaleuses, laides, hystériques qu'elles osent porter aujourd'hui? Dans le peuple, si elles évitent le ruisseau, elles vont à l'alcool, et h celui qui affole le mieux, l'absinthe.

La ménagère et la mère de famille qui, malgré tout, s'en tiennent à leurs devoirs, en arrivent à se demander si elles ne sont pas dupes, s'il n'y a pas mieux. De tous côtés, elles entendent justifier les turpitudes et raisonner les insanités. Elles ne font qu'hésiter, certes ; mais leurs filles sont témoins de leurs hésitations. Trop souvent, d'ailleurs, elles ont à subir les brutalités et les ignominies d'un mari ou d'un père indigne. S'il n'y a pas d'association hu- maine sans direction unique et continue, il faut aussi à tout gouvernement, pour qu'il ne soit pas une tyrannie de caprices incohérents, tracassière et insupportable, une religion pour consacrer et régler aussi bien le commandement que l'obéissance. Nous retrouvons l'anarchie intellectuelle au principe de tous nos désordres et de nos maux. Tout se tient. La société française est à reconstituer de fond en comble.

Le positivisme seul, on ne saurait trop le redire, parce qu'il embrasse THumanité tout entière, dans le temps et l'espace, peut ordonner cette reconsti- tution.

Mais il a été jusqu'ici mal entendu de nos intellec- tuels, infatués de leur érudition et de leur misérable logique. Ils ne savent que savoir. Pour comprendre le positivisme, il faut avant tout savoir agir et savoir aimer.