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CHAPITRE I — LA FEMME ET LE POSITIVISME 291

tanée du sentiment féminin sur Taclivité mascu- line ».

Non seulement la femme doit être universellement affranchie de tout travail salarié ; mais il la faut pré- server encore^ comme les philosophes, de tout souci de richesse et d'ambition. Elle devra donc librement renoncer aux dots, dons et successions. « Car les préoccupations ambitieuses, dit A. Comte, nuisent davantage aux femmes que les sollicitudes maté- rielles. Prêtresses domestiques de l'Humanité, nées pour modifier, par Taffection, le règne nécessaire de la force, elles doivent fuir, comme radicalement dé- gradante, toute participation au commandement ».

De même pour le philosophe. Car les situations sont analogues. Ici, la constitution politique déter- mine Faction du pouvoir spirituel sur Tautorité tem- porelle nécessaire ; là, la constitution domestique systématise la prééminence du pouvoir moral. La femme et le philosophe, c'est-à-dire le cœur et l'es- prit, concourent à contenir et moraliser l'autorité matérielle. « La femme et le prêtre constituent les deux éléments essentiels du véritable pouvoir modé- rateur, à la fois domestique et civique ».

Voilà réalisée, pour la première fois sur notre planète, la parfaite harmonie de l'activité, de l'in- telligence et du sentiment qui relie la population objective, présente, de l'Humanité aux deux popula- tions subjectives, du passé et de l'avenir. «La femme nous pousse vers l'avenir, tandis que le sacerdoce nous subordonne au passé, la masse active ayant pour domaine le présent ».