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CHAPITRE I — LA FEMME ET LE POSITIVISME 287

■exclusif et indissoluble. Tout en rappelant que « Tesprit relatif du positivisme est seul apte à appré- eier les exceptions sans énerver les règles », il pousse plus loin que le catholicisme cette condition essen- tielle du véritable mariage monogame en conseillant, ^près les longues fiançailles et les chastes prélimi- naires, le veuvage éternel et la communauté du cer- eueil. « L'absence actuelle de tous les principes mo- raux et sociaux, dit-il, permet seule de comprendre qu'on ait osé ériger doctoralement l'inconstance et la frivolité des affections en garanties essentielles du bonheur humain. Aucune intimité ne peut être pro- fonde sans concentration et sans perpétuité ; car la seule idée du changement y provoque. Entre deux êtres aussi divers que l'homme et la femme, est-ce trop de notre courte vie pour se bien connaître et s'aimer dignement? »

Voici donc les caractères propres de la famille po- sitiviste : (( Veuvage éternel, surintendance mater- nelle de Téducation, alimentation de la femme par rhomme, libre suppression des dots et successions féminines, faculté de tester et d'adopter. Chacune de ces conditions devient indispensable pour que l'homme puisse dignement subir l'influence continue de la femme, sous l'impulsion simultanée de la mère, de l'épouse et de la fille, également assistées ou di- versement suppléées par la sœur. Sans cette sextuple garantie, l'existence domestique ne pourrait assez préparer et seconder l'activité physique ni le dévoue- ment religieux ».

On voit la place glorieuse que le positivisme fait à