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286 TROISIÈME PARTIE — LA GRISE MORALE

raffaiblissement de la saine croyance catholique l'en a détournée. « Le sentiment, dit Comte, quand il est pur et profond, rectifie de lui-même ses abus natu- rels, parce qu'ils nuisent nécessairement au bien qu'il poursuit toujours. Mais, au contraire, les abus de la raison et ceux de Tactivité ne peuvent être si- gnalés, et surtout corrigés que par Tamour, qui seul en souffre directement».

Ainsi, la principale conception positiviste, c'est « rhomme pensant sous l'inspiration de la femme, pour faire toujours concourir la synthèse et la sym- pathie, afin de régulariser la synergie ».

La famille est une liberté puisqu'elle est une force sociale. Il s'y peut accomplir une action libre dont les conséquences politiques et sociales sont considé- rables. C'est là notre liberté fondamentale, et la source vive de toutes les libertés possibles. A mesure que cette source se tarit, que la famille se dissout, la légifération intervient, les libertés disparaissent. Et tout se détraque, car on ne supplée point la vie.'

Le positivisme réagit vigoureusement contre les absurdités révolutionnaires et métaphysiques qui nous entraînent à un véritable suicide social. 11 fait mieux que de nous restituer nos libertés, il les élargit et il les accroît.

Ainsi, pour la famille, il la veut plus forte qu'elle n'a jamais été, même au moyen âge. Comme il réin- corpore le prolétaire à la Cité, il fait rentrer la femme au foyer.

On sait que Comte prescrit le mariage à la fois