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CHAPITRE I — LA FEMME ET LE POSITIVISME 285

sitivisme, pour qui « Tamour ne saurait être pro- fond s'il n'est pas pur », exalte à la fois la pureté et la tendresse. La femme qui n'est pas chaste ni ai- mante, celle que nous font l'atelier, la rue et le (( monde », est une monstruosité sociale.

C'est dans la famille que toutes les vertus de la femme s'épanouissent. C'est là que sa bonté rayonne. Le foyer est son royaume. Là sont ses puissances, et donc ses vraies libertés, il nous faut concevoir la famille comme le principal moyen d'assurer l'action bienfaisante de la femme sur l'homme.

Reine, mais reine d'amour, comme le philosophe est roi d'intelligence, et le prolétaire roi d'énergie, la femme n'a que la mission d'aimer. Toutes ses fonc- tions s'y rapportent. C'est par là qu'elle est supé- rieure à l'homme, comme le dit A. Comte, « quant à l'attribut fondamental de l'espèce humaine, la ten- dance à faire prévaloir la sociabilité sur la person- nalité ».

Sans doute, puisqu'il faut aussi agir et penser, et non pas seulement aimer, le commandement restera dévolu à l'homme, malgré son infériorité morale ; mais la femme, d'autant mieux et plus efficacement, éclairera et dirigera par la douceur et la sympathie. La femme la plus respectée n'est pas celle qui pour- voit aux besoins du ménage. Ce n'est pas non plus, sous les Cléopâtre et les Catherine que l'influence féminine a prévalu.

En subordonnant l'intelligence et l'énergie au sen- timent, le positivisme peut seul préparer le complet retour de la femme à sa destination naturelle, quand