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1284 TROISIÈME PARTIE — LA CRISE MORALE

parent à être filles de joie. La destruction du foyer qui en résulte active aussi la propagation de la dé- bauche, par rhomme et la femme.

Le travail des femmes est plus démoralisant que la prostitution. Il pousse les filles au lupanar, tandis que la prostitution ne les pousse point à Tusine. La prostitution se peut circonscrire, le travail des femmes a une propension incoercible à se géné- raliser.

11 y a des ligues morales contre l'alcoolisme, la pornographie, la débauche, etc. Elles font des confé- rences, elles publient des brochures, elles réclament des lois répressives, elles en appellent aux juges, — elles ne vont pas aux racines. Ces philanthropes et ces moralistes qui s'agitent avec intempérance pour dessaler la mer, ils feraient mieux d*appuyer les syndicats ouvriers qui s'efforcent d'éliminer la femme de Tatelier. Voilà une belle œuvre moralisa- trice ! Pour nous ramener à Tordre, il faut toujours en revenir aux libertés. Mais peut-être ne tiennent- ils point tant que cela à réaliser un état social où Ton se passerait de moralistes et de philanthropes !

Bonaparte ne demandait à la femme que de faire des enfants pour ses armées. L'empereur d'Alle- magne, à peine plus galant, l'enferme dans le cercle restreint et matériel des trois K : Kinder, Kûche, Kirche (enfants, cuisine, église). Le positivisme lui ouvre un champ à la mesure de son cœur.

Le polythéisme entretenait la sensualité, ce qui favorisait la tendresse. Le catholicisme cultivait la pureté, mais parfois au détriment de l'amour. Le po-