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CHAPITRE I — LA FEMME ET LE POSITIVISME 281

moins. Si les femmes font les mœurs, elles les défont

aussi. On ne le voit que trop, présentement.

Avec leurs « droits », elles n'ont pu s'opposer au divorce qui leur a fait perdre toute garantie de di- gnité et de sécurité. Dans la famille, leur situation «st devenue aussi précaire que celle de l'ouvrier dans la Cité. Elles sont désormais à la merci de la luxure du mâle comme le prolétaire est h la merci de la cupidité du riche. Et elles ne peuvent même plus réagir. Elles laissent le divorce se généraliser dans ia pratique. Elles le laisseront s'élargir légalement jusqu'à l'union libre. Peut-être même, affolées, par une dernière aberration, y pousseront-elles.

C'est qu'elles ne peuvent plus rien contre les bes- tialités déchaînées. Leur charme et leur puissance étaient dans l'accomplissement de leurs doux devoirs. A mesure qu'elles s'y refusent, pour conquérir « l'in- dépendance », elles vont, en réalité, à l'esclavage. Femelles de luxe ou bêtes de somme, elles ne valent plus, dès lors, que pour la volupté et l'exploitation.

Elles commencent à s'en apercevoir. Les satisfac- tions de la vanité ou de l'ambition, l'étourdissement dans le tourbillon des fêtes, l'orgie crapuleuse, l'a- brutissement par la morphine, l'opium ou l'alcool, le spasme des étreintes adultères, des stupres gro- tesques ou immondes..., tout cela laisse le cœur en- core plus vide et l'âme plus désemparée, en face de la honte, du remords et de la misère. Déjà, elles sont recrues, leurs nerfs sont usés. Les névropathies, les psychoses se multiplient et s'aggravent. D'âme, elles sont plus lasses encore. La fanfare des orchestres, le