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280 TROISIEME PARTIE — LA CRISE MORALE

metlre du cœur. Ou peut aussi éviter les sottises que font dire les questions mal posées, où le sophisme se heurte au paradoxe et la suffisance à la vanité.

La femme est-elle Tégale de Thomme? Question oiseuse. Elle n'est pas identique à Thomme, ni dans son corps, ni dans son âme, et cela suffit. Avec Jouf- froy, nous reconnaîtrons que « tout être a une fin conforme à son organisation ».

Nous ne rechercherons pas, non plus, si la femme est apte à exercer, avec quelque dressage, les mé- tiers masculins. Nous savons que la civilisation ne va qu'avec la division du travail social. Son premier pas fut la différenciation sociale des fonctions sexuelles. Le progrès ne consiste point à unifor- miser pour dissocier ; mais, au contraire, à spécia- liser pour solidariser.

Le féminisme nous apparaît ainsi, avec le socia- lisme démagogique, comme une des formes les plus pernicieuses de Tindividualisme.

Niveler, c'est tout confondre. Et confondre, c'est annihiler les valeurs, qui sont toujours des diffé- rences. C'est ainsi que l'individualisme, en ruinant la société, appauvrit l'individu d'autant.

Le féminisme ne grandit pas la femme, il l'avilit. En lui dispensant tous les « droits » et les licences, il lui retire sa réelle, sa profonde influence sociale, ei toute chance de bonheur.

Les prolétaires l'ont éprouvé. Depuis qu'ils ont tous les « droits », ils n'ont plus aucune liberté.

Pour le crime, dit-on, il faut chercher la femme. Pour les vertus, qui font les sociétés prospères, non