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278 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

que le pouvoir spirituel sera nettement séparé de tout pouvoir temporel, c'est-à-dire de toute participation au commandement et à la richesse. Les philosophes ne devront que persuader, et les femmes qu'aimer. D'ailleurs, ils s'appuieront sur Ténergie proléta- rienne qui leur fournira la sanction nécessaire. Ainsi le pratique s'inspirera du théorique sans le vicier, et le théorique éclairera le pratique sans l'énerver.

La dictature, en assurant l'ordre, permettra d'a- bord la liberté spirituelle, qui seule peut mettre fin à l'anarchie intellectuelle et morale. « Quelque abu- sive que doive devenir la libre discussion dans un milieu dépourvu de convictions quelconques, dit A. Comte, il faut toujours la respecter comme néces- saire à l'avènement de la discipline intellectuelle et morale qui réglera son cours ultérieur ».

Le pouvoir spirituel permettra à la dictature de s'imposer, malgré l'ambition, comme à la richesse de se concentrer, malgré l'envie, sans que l'ensemble social n'ait plus rien à redouter de leurs excès.

Ainsi sera reconstituée la société française sur une triple base inébranlable : une féconde administration des biens ; un énergique gouvernement ; une apai- sante religion, par laquelle les cœurs retrouveront un objet, les intelligences une heureuse harmonie.