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CHAPITRE IV — LA DICTATURE POSITIVE 275

tout pouvoir temporel quelconque doit être con- seillé, consacré et réglé par le pouvoir spirituel, en- tendons la réaction normale de l'intelligence et du sentiment sur la force. « Il n'y a de gouverné tem- porellement, dit A. Comte, que ce qui ne peut Têtre spirituellement, c'est-à-dire qu'on ne régit par la force que ce qui ne peut l'être suffisamment par l'opinion ». La dictature que réclament les positi- vistes n'est donc point l'accroissement de l'autorité matérielle, mais sa nette détermination. Le parle- mentarisme confus ne dispose réellement d'aucune énergie positive; mais comme il dissout les libertés auxquelles il ne saurait résister, il les veut suppléer, et il absorbe tout, il intervient dans tout. C'est la lé- gifération à outrance, l'étatisation forcenée. Il en ré- sulte une tyrannie tracassière et basse que nous sup- portons avec plus de résignation que de dignité.

Le problème est complexe. Il n'y a pas qu'une solution politique et économique. La solution morale n'importe pas moins.

Et là aussi un gouvernement est nécessaire. L'inertie et la mort seules se dispensent d'être diri- gées. Quand l'autorité spirituelle n'est représentée par aucun organe distinct approprié, ou elle est exercée par le pouvoir temporel, ce qui est le pire despotisme, ou elle est usurpée par les charlatans et les démagogues. Nous avons de ceci et de cela en ce moment. C'est la confusion, c'est l'anarchie ; mais ce n'est pas la liberté comme on le croit. Celle-ci ne peut être là que l'action des forces morales conver- gentes-.