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CHAPITRE IV — LA DICTATURE POSITIVE 273

sans effort. C'est ainsi que la politiquerie a tout pé- nétré, dissociant et corrompant, et d'abord au détri- ment de la fonction politique utile.

Ce fut, on Tentend bien, contre la démocratie vi- vante. Car une légifération à outrance, voulant tout réglementer, mécaniser, ne laisse plus rien à l'ini- tiative et à la liberté des citoyens. On a été jusqu'à ruiner cette liberté fondamentale, ce premier support de la démocratie qu'est la famille.

Il semble que la démocratie, reculant devant les devoirs nouveaux que lui imposait une puissance croissante, se soit appliquée surtout, dès qu'elle l'a pu, à s'affaiblir et à se dénaturer. Cela se dissimula, d'ailleurs, sous d'éloquentes proclamations de « droits » plus ou moins métaphysiques, aussi pom- peux que vides de sens. 11 est plus aisé, plus glo- rieux, plus profitable aussi, de faire des discours que d'organiser des mutualités, des coopératives, des syndicats, des universités populaires. Mais on ne vit pas de phrases. C'est aussi d'un abus d'éloquence que souffre la démocratie.

On a pu croire que nous réclamions un sabre pu- rificateur.

Dans la Revue hebdomadaire, M. Jean Lionnet, critique sincère et averti pourtant, nous dit : « Mais, centralisateur et autoritaire comme tous ses pareils, votre despote sera Tennemi naturel de ces associa- tions puissantes que vous rêvez ! Un despote gardien des « libertés essentielles », quel paradoxe ! »

Ce serait un paradoxe, en effet, si ce dictateur de- vait être une sorte de maître dans l'anarchie, une

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