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272 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

commoderait mieux, surtout dans la décomposition I présente, d'une dictature. Ce mot effraye : il n'y a plus que les mots qui nous émeuvent. La chose s'im- pose. On y viendra. Nous ne reconstituerons nos libertés, qui sont toute la démocratie de fait, que dans Tordre.

Pas d'autre issue, d'ailleurs, à la situation inquié- tante que le parlementarisme nous a faite et qu'il empire chaque jour. Des médecins, il est vrai, se proposent : M. Charles Benoist, entre autres, est un habile praticien. Hélas ! on ne réforme pas une ma- ladie, on n'enjolive point un ulcère. Quant à une insurrection quelle qu'elle soit, et quels que soient les vainqueurs, elle ne résoudra rien. Après les tue- ries et les destructions, on se trouvera en face du même problème angoissant.

Ou dictature républicaine, ou réaction monar- chiste : tout le reste est impasse. Il nous faudra tou- jours en revenir là. Si nous repoussons Cromwell, nous aurons Monk. La société française ne se peut laisser périr.

Avant tout, il nous faut dépolitiquer le pays. C'est là l'opération la plus urgente. Nous le répétons, ce fut l'erreur monstrueuse de la démocratie naissante s'ignorant, de prétendre faire contribuer également tous les électeurs au travail législatif et exécutif, à tout le moins par leurs délégués. Sans parler du fer- ment de dissolution qu'est un principe qui subor- donne les supérieurs aux inférieurs, il en est résulté naturellement que toutes les activités sociales ont été délaissées pour celle-là, — par quoi on obtenait tout