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CHAPITRE IV — LA DICTATURE POSITIVE 271

sans recours. Car le nombre peut s'agiter au nom de vagues abstractions : il ne peut rien fonder, ni même rien maintenir. Il n'est favorable qu'aux tribuns re- dondants derrière lesquels manœuvre la plouto- cratie. Ce n'est donc, en définitive, qu'une plouto- cratie déguisée. Ainsi, la participation de tous les citoyens à la seule fonction de la direction politique est une duperie. Et cela ne peut aboutir qu'à une formidable démagogie.

La démocratie vivante, au contraire, c'est la parti- cipation de toutes les forces sociales organisées : familles, régions, associations, syndicats, univer- sités, etc., au progrès de la société tout entière, c'est-à-dire au développement de l'ordre.

Reconnaissons-le enfin, la démocratie ne dispose point du miracle. Elle ne peut être que ce que nous l'a faisons, elle est soumise aux conditions d'existence de toute société humaine.

Il n'y a pas de liberté sans société, puisque la li- berté positive n'est que le développement des forces sociales, et il n'y a pas de société sans gouverne- ment. C'est là donc la condition fondamentale.

Plus la société est complexe, plus le gouvernement doit être spécialisé et perfectionné. La démocratie, par le jeu des libertés dont elle vit, est une société extrêmement complexe. Elle exige donc, comme tous les systèmes très complexes, une direction politique unique, continue, indépendante et responsable, limi- tée strictement à sa fonction propre. La démocratie vivante est incompatible avec le parlementarisme confus, h la fois tyrannique et anarchique. Elle s'ac-