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268 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

C'est un régime définitif, — celui que nous indiqut; la science politique.

Le mot fait peur. Il faut voir la chose. La dicta' ture définitive, c'est Tordre définitif, c'est-à-din toutes les possibilités de la liberté et du progrès.

On y viendra.

Sera-ce une régression ? Des évolutionnistes trèj simplistes seuls le peuvent penser.

De tous temps, les efforts des gouvernés ont aussiS bien tendu à exalter qu'à modérer le pouvoir absolu, suivant les circonstances sociologiques et les cou- rants psychologiques. Au fond, le peuple, guidé pai'l un sûr instinct organique, n'a jamais eu de répu- gnance spontanée et tenace pour le vrai despotisme. C'est toujours la plèbe, faisant taire les bavards, qui acclame Thomme d'action. César, celui qui, d'après Carlyle {Les Héros) est appelé Rex^ Régulateur, Roi,, King, Koning, homme capable, celui qui sait, dit! Carlyle, « voir et oser, et décider; être une colonne) fixe dans le bouillonnement de l'incertitude ».

Substituer chez les gouvernants le souci de l'in- térêt public à celui des intérêts personnels enl subordonnant la politique à la morale, c'est bien ;, mais il est plus sûr pour le pays que l'intérêt public n'exige point de trop lourds et constants sacrifices à l'intérêt personnel du gouvernant, et c'est dans le pouvoir positif, semble-t-il, c'est-à-dire continu et responsable, que ces deux intérêts s'opposent le moins.

On nous a fait observer la complication et la divi- sion croissante des fonctions gouvernementales, pri-