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CHAPITRE IV — LA DICTATURE POSITIVE 267

Si une volonté comme Clemenceau avait pu s'exer- cer dans la ligne droite, dans Tordre, elle ne se'fût point opposée aux libertés.

Revenons au dictateur de demain. « Omnipotent », •dit-on. Gros mot. Un député touche-à-tout, parce <}ue propre à rien, est bien plus omnipotent, ce semble, qu'un vrai chef d'État dont la fonction stric- tement politique est nettement délimitée et réglée.

Une monocratie est fédéraliste, nécessairement.

Elle l'est complètement, pour les groupes régionaux

comme pour les groupes économiques. Elle seule

j peut l'être, parce que, indépendante, elle n'a rien à

redouter, au contraire, des citoyens éclairés et des

[forces sociales organisées.

Un positiviste est donc fédéraliste. Mais ce n'est pas jusqu'à confondre ce qui doit rester distinct. C'est retourner à l'anarchie que d'introduire la re- présentation provinciale dans la direction nationale. Autonomie d'action des provinces pour tout ce qui concerne la vie régionale ; autonomie d'action des associations pour tout ce qui concerne la vie sociale ; mais aussi, autonomie d'action de l'État pour tout ce qui touche à la politique nationale. La solidarité française ne peut qu'être resserrée par ces différen- ciations et ces spécialisations organiques, alors qu'un parlementarisme ou représentativisme provincial tendrait au séparatisme.

D'ailleurs, c'est un principe aussi certain en poli- tique qu'en mécanique, que toute direction ou toute impulsion ne se peut exercer que du dehors.

La dictature n'est pas un expédient provisoire.