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266 DEUXIÈME PARTIE — LA CRISE POLITIQUE

des parlements. Il est dans un ordre et, soi-même, il ne se peut désorbiter. C'est seulement quand il n'y a pas de responsabilité, ni d'indépendance, comme dans notre anarchie parlementaire, même quand elle suscite les dictatures éphémères d'un Combes ou d'un Clemenceau, que l'arbitraire et le caprice sans frein régnent avec l'incohérence. Pour avoir une idée de l'absurdité d'un tel système, il suffit de le transposer dans l'industrie. Avec des chefs d'industrie provisoires, ou élus au suffrage, que deviendraient l'industrie et le capital industriel? -

Toute liberté positive est une force qui se mani- feste. Précisément, parce qu'il est extrêmement faible, le gouvernement parlementaire, même avec une dic- tature provisoire, ne peut supporter aucune liberté.

Mais cela ne va pas sans perturbation. La com- pression de la force n'est pas de Tordre. L'ordre social est vivant. Une société ne s'ordonne que par l'action.

L'agitation syndicaliste n'est qu'une déviation de Taction corporative. Ne pouvant s'organiser, le pro- létariat s'insurge.

Les soldats et la prison ne sont que les expédients de l'anarchie parlementaire. Ne pouvant permettre, on fusille.

« Énergumènes », « assassin » est bientôt dit. Et la presse, de droite et de gauche, ne trouve pas autre chose.

Si les syndicalistes pouvaient agir positivement, ils ne s'agiteraient point. Les forces qu'on veut com- primer trop éclatent.