CHAPITRE IV — LA DICTATURE POSITIVE 265*
républiques provinciales, en indiquant que Paris, la métropole occidentale, devra « diminuer sa domina- tion matérielle sur les provinces françaises, mainte- nant opprimées par un excès de centralisation ». Nous sommes donc fédéralistes, comme M. Wyrou- boff, et même mieux que lui, puisque nous recon- naissons la condition de tout fédéralisme organique durable : une monocratie.
Mais on imagine toujours une dictature de cir- constances, pour punir les méchants, récompenser les bons, une façon de croquemitaine. Il est donc naturel qu'on y répugne. Une dictature provisoire, c'est la toute-puissance d'un homme, sans l'indé- pendance, la continuité, la responsabilité, — le pire des régimes, certes.
Si, dans une société aussi complexe que la nôtre^ pour déterminer un concours de mieux en mieux, réglé avec une liberté de plus en plus large, il im- porte que le gouvernement réunisse dans un organe individuel le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif, il n'importe pas moins que cette dictature soit indé- pendante par la perpétuité et une transmission nor- male qui découragent nettement, à jamais, toute ambition discordante, toute intrigue et toute agita- tion politicienne ; qu'elle soit assurée de Tefficacité de son effort et prenne conscience de sa responsabi- lité morale par la continuité.
Ainsi, nous n'avons pas à disputer sur la person- nalité du dictateur. Nous nous en tenons aux prin- cipes qui apaisent. Nous savons que le plus mauvais des dictateurs sera toujours préférable au meilleur